jeudi 23 octobre 2014

Mon chien détruit tout à la maison

Votre chien a pris l’habitude de tout détruire à la maison. Vous n’en pouvez plus, et c’est normal. Vos chaussons, la porte d’entrée, le canapé, la poubelle, tout y passe. Mais pourquoi agit-il ainsi ? Tentons de décrypter ses motivations…


Les destructions sont liées à un mal-être de l’animal : par ce biais, il rétablit l’équilibre, s’apaise et se rassure, réduit son niveau de stress. Néanmoins, contrairement aux apparences, toutes les destructions ne sont pas à mettre sur le même plan.

Toutes les destructions ne se valent pas

Ce qu’un chien détruit nous renseigne en effet sur ce qui lui fait souci. Ainsi, certains objets sont chargés des odeurs des êtres d’attachement, comme les chaussons ou les vêtements, tandis que d’autres sont « juste » appétissants, car remplis de bons restes ménagers, comme la poubelle. D’autres enfin font « réaction » : le mur s’effrite quand on le gratte, la tapisserie s’arrache sous les coups de dents et de crocs, ça occupe et c’est rigolo. Quant à la porte d’entrée, c’est par là que l’on entre et que l’on sort, par là que sont partis les maîtres tant-aimés, laissant Médor seul et abandonné… triste et malheureux…

Entre ennui et hyper-attachement

Tout comme les malpropretés ou les vocalisations, les destructions peuvent trouver leur origine dans diverses causes, parfois mêlés et additionnées les unes aux autres. Tout d’abord l’ennui : nos chiens ne savent pas comment occuper leurs journées. Pour leur éviter la neurasthénie, plusieurs possibilités s’offrent à nous : leur donner des jouets spécifiques ou des stimulations mentales, de quoi mâchonner, faire appel aux services d’un promeneur de chien si l’absence doit être trop longue, et, évidemment, permettre au chien de se défouler et de se dépenser avant et après les absences. Tous les individus n’ayant pas le même potentiel spécifique d’activité, chaque maître devra déterminer ce dont son chien a besoin, et s’organiser pour pouvoir lui donner ce qu’il lui faut. Un chien baladé 90 minutes au saut du lit sera plus enclin à se rendormir qu’à chercher une occupation, de préférence incongrue…

Certains chiens n’ont par ailleurs pas appris la solitude. Pour un animal social comme canis lupus familiaris, la solitude n’est pas naturelle. Et certains individus ont plus de mal à l’accepter que d’autres. La présence d’un congénère peut aider à supporter l’absence quotidienne des propriétaires, mais pas forcément. Car parfois, à deux, on peut faire quatre fois plus de bêtises ! Il est également conseillé de changer le rituel autour des départs et des retours, l'idéal étant l'ignorance de l'animal une vingtaine de minutes avant de s'en aller, et une ignorance des éventuelles agitations lorsque l'on rentre (on ne s'intéresse à Médor que quand il s'est calmé, lui signifiant par là que rien de grave ne s'est passé).


Ce problème se complique souvent d’un hyper-attachement : parce qu’ils ne s’en rendent pas compte, ou par culpabilité latente, les propriétaires laissent leur animal « collé » à eux lorsqu’ils sont à la maison : cela part certes d’un bon sentiment (encore que cela se discute), mais renforce le profond malaise du chien. Du tout en présence de ses humains, il passe subitement à un vide abyssal qui lui cause souffrances et angoisses. Ne pas laisser Médor vous suivre partout, avoir des pièces interdites, le laisser en quelque sorte seul même quand vous êtes à la maison, peut aider à ce détachement. De la même façon, il est préconisé d'ignorer les demandes d’interactions de votre chien afin d’en être systématiquement à l’initiative. Enfin, passé les premiers mois de vie en commun, où l’on peut (à mon sens, où l'on doit) garder le chiot à proximité de soi la nuit, il sera sans doute judicieux d’octroyer à Médor un coin à lui où dormir, hors des chambres des humains.

La force des apprentissages…


Il convient par ailleurs de ne pas négliger les apprentissages faits par Médor : si gratter le papier peint lui apporte un grand réconfort, il est fort à parier qu’il reproduira l’expérience. Le renforcement peut venir involontairement des propriétaires, qui lui accordent de l’attention lorsqu’il détruit un objet : Médor sait désormais que cette action lui est bénéfique, il pourra la reproduire ultérieurement, jusqu’à ce qu’elle devienne une habitude rassurante et calmante. Enfin, avoir un chien devrait nous inciter au rangement : une poubelle laissée dans la même pièce qu’un chien lui appartient. C’est aussi simple que ça ! On ne peut pas lui en vouloir de s’être sustenté !

A contrario, une pièce quasiment vide n’incite pas autant à la délinquance canine, surtout si ce vide est compensé par des jouets judicieusement choisis. En restreignant au début l’espace, et en veillant à tout mettre hors de portée des crocs de l’animal, l’on pourra peu à peu le guider sur la voie d’un mieux vivre ensemble. A la place d’apprendre des « mauvais » comportements, le chien intègrera d’autres manières de s’occuper. Et si, malgré toutes ces préconisations, votre Médor adoré continue de saccager votre intérieur en votre absence, c’est que l’aide d’un professionnel est devenue plus qu’urgente !

Marie Perrin

Prochainement sur ce blog : mon chien détruit tout en ma présence…

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