mardi 8 septembre 2015

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler de moi...


Dans trois semaines, cela fera trois ans que je suis comportementaliste et éducateur canin diplômée. Et en trois ans, que d’évolutions ! Et surtout que de projets, d’idées, de démarches pour développer ma petite entreprise. J’avais envie, pour fêter cet anniversaire, de dresser le bilan de ces trois années…
Il y a trois ans, je débutais en comportementalisme canin. Je n’imaginais pas aller plus loin que les consultations à domicile. Puis j’ai rejoint l’équipe de l’Espace canin Geispolsheim (club SCC), à savoir Zita et Christian, pour les lâchers collectifs dominicaux. Puis… puis tout s’est accéléré ! Zita Nagy (Bien avec mon chien) et moi-même nous sommes associées et avons lancé notre activité commune d’éducateurs canins. Tous les lundis soirs, nous proposons des séances d’éducation couplées à des lâchers collectifs. Les chiens craintifs, agressifs ou réactifs sont également les bienvenus : nous avons un créneau horaire qui leur est dédié. Les propriétaires apprennent à cohabiter avec ces chiens émotionnellement sensibles et fragiles, nous leur donnons des « outils » et techniques adaptés aux difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne et essayons surtout d’apaiser les chiens et les maîtres)*.
 
 
Puis nous avons organisé des promenades éducatives. Au départ, nous les destinions à nos clients du lundi soir, mais nous avons découvert que cela plaisait beaucoup, et que certains binômes étaient même exclusivement intéressés par ces balades. Nous varions les sorties, une fois en ville, une fois en campagne, une fois à Strasbourg, une fois à Obernai, etc. La date de la prochaine promenade vous sera communiquée très prochainement via Facebook… N’hésitez pas à nous écrire et à vous faire connaître si cela vous intéresse ! Si vous souhaitez vous initier au canicross (je pratique le canicross depuis plusieurs années), ou au canirando, écrivez-nous, c’est aussi dans nos cordes, mais uniquement si la demande est là !
 
Balade éducative au centre-ville de Strasbourg avec une dizaine de chien

Le succès remporté par nos lâchers collectifs nous a poussées à mettre en place un week-end de formation à destination des éducateurs canins. Nous aimons transmettre notre savoir et espérons que les lâchers collectifs vont se multiplier dans notre région, voire au-delà de notre région. Le prochain week-end de formation récré@2 sera organisé lorsque nous aurons le nombre de stagiaires requis (entre 8 et 10 places). Ce stage est à destination des éducateurs canins, mais aussi des moniteurs de clubs désireux de faire évoluer leur pratique (nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement).
 
Enfin, depuis tout récemment, en partenariat avec Sandrine Bauer (de Dogosmose), nous avons lancé notre école des chiots. Tous les samedis matins, nous vous recevons à Dogosmose ou chez moi pour des séances encadrées. Un de nos petits « plus » (parmi d’autres) : un livret chiot très complet ainsi que des cahiers de devoirs.
L'école des chiots : ludique et nécessaire
Sur demande, nous pouvons également vous initier au clicker training, et nous réfléchissons à des lâchers collectifs sans éducation, juste pour que vos chiens puissent communiquer, se défouler, s’amuser, causer chien entre chiens et parfaire leur vocabulaire canin.
J’ai également le grand plaisir (et honneur) d’avoir rejoint l’équipe de Vox Animae : pour la 2e année consécutive, je relis les mémoires des étudiants de Laurence Bruder-Sergent et je ferai partie de l’équipe des formateurs de la prochaine promotion d’éducateurs canins (2016). Et Zita, Christian et moi-même accueillons depuis deux ans les étudiants comportementalistes pour des observations éthologiques lors de nos lâchers collectifs.
 
Namasté et moi (Namasté est un chien-loup de Saarloos mâle de presque 8 ans)
 
Enfin, prochainement, Zita, moi-même et une amie et collègue tout récemment diplômée, Virginia Klein (Toutou & You) allons organiser une journée dédiée aux chiens-loups (ma grande passion). Cette journée sera prioritairement ouverte aux chiens-loups de Saarloos, mais nous accueillerons également leurs cousins chiens-loups tchécoslovaques. Sont prévus : des ateliers d’éducation, des conseils concernant d’éventuels troubles du comportement, ainsi qu’une grande promenade éducative. Collègues éducateurs et comportementalistes : si vous désirez en savoir plus sur les spécificités des chiens-loups, ce sera le moment ou jamais ! Inscrivez-vous à cette journée !

En trois ans, que de chemin parcouru ! Jamais je n’aurais pu imaginer un tel cheminement. C’est loin d’être facile, les semaines sont longues, d’autant que j’ai conservé mon activité salariée de journaliste en agence de presse. Car oui, même quand on arrive à se développer et à se diversifier, même quand on a plein d’idées, plein d’envies et d’énergie, il reste difficile de ne vivre que du comportementalisme et de l’éducation. Mais rien n’empêche d’y croire, et de tout tenter pour que la passion l’emporte…

Marie Perrin
 
Les services que nous vous proposons, Zita Nagy et moi-même :

ð  Lâchers collectifs et séances d’éducation
ð  Séances dédiées aux chiens craintifs, agressifs, réactifs
ð  Thérapie comportementale
ð  Séances individuelles d’éducation
ð  Promenades éducatives
ð  Initiation au canicross et canirando
ð  Clicker training
ð  Ecole des chiots
ð  Conseils et informations sur les chiens-loups (saarloos, tchécoslovaques ou croisés) et primitifs (sur demande ou lors de journées spéciales)
ð  Stages récré@2
ð  Zita Nagy (Bien avec mon chien) propose également une pension familiale
 

* mon parcours en accéléré : monitrice SCC depuis 2005 - je pratique le canicross depuis plusieurs années, et j'ai pratiqué l'obédience durant presque trois années. Propriétaire de plusieurs chiens-loups (de Saarloos et une femelle tchécoslovaque). Stage de clicker training en 2005 / Formation Vox Animae (comportementalisme et éducation canine) en 2012 / Stage From Brain to Bite de Chirag Patel en 2013 / Module sur les conduites agressives de Joël Dehasse en mai 2015. Je collabore également à Chien magazine Suisse et au "e-mag" de Vox Animae.

 

 

dimanche 6 septembre 2015

Quelles questions se poser avant d'adopter un chiot...

 
Vous avez décidé d’adopter un chiot, peut-être un chien adulte. Quelles questions devez-vous vous poser ? Je vais tenter de vous aider à y voir plus clair.
Un chien adulte ou un chiot ? De race ou bâtard ?
 
Si vous avez opté pour un chien adulte, c’est que vous avez décidé de faire une bonne action à la SPA, ou en adoptant un retraité d’élevage. Vous avez peut-être aussi eu un coup de cœur pour un chien à replacer via un site Internet. Dans tous les cas, au bout de quelques semaines de cohabitation, une fois qu’il aura pris ses marques chez vous, il sera peut-être judicieux de faire appel à un spécialiste du comportement, qui pourra vous aider à caler certains détails du quotidien, surtout si votre nouveau compagnon a subi une longue période en chenil, ou s’il a été abandonné pour des troubles du comportement (même si changer d’environnement, c’est aussi changer de comportement).
 
Vous avez décidé d’adopter un chiot. Qu’il soit de race ou bâtard, votre choix doit évidemment être mûrement réfléchi. Dans tous les cas, on ne le répétera jamais assez, évitez absolument les salons du chiot. Cherchez un particulier ou un éleveur sérieux, qui garantira des conditions de développement optimales à votre petit bout poilu…
 
A qui faut-il veiller ?
 
Plusieurs éléments doivent être pris en compte :
1)   Les parents de votre futur chiot vivent-ils en chenil (ou dans la cave) ou dans l’habitation des éleveurs ?
2)   S’agit-il d’un petit élevage ou d'un élevage intensif et / ou multiraces ?
3)   Comment les parents de votre futur chiot se comportent-ils ? Sont-ils craintifs, agressifs, paisibles ?
4)   Quel est l’environnement général de l’élevage ? S’il est en rase campagne, et que vous habitez au centre de Paris, oubliez immédiatement cet élevage…
5)   Posez des questions à l’éleveur : se donne-t-il la peine de sortir les chiots de l’élevage, de leur faire prendre la voiture, de leur faire voir des êtres humains et des animaux d’autres espèces ? Laisse-t-il les chiots avec la maman jusqu’à leur départ de l’élevage ? Si vous avez des chats, vous apprécierez sans doute que votre futur chiot ait vu des chats durant ses premières semaines de vie… Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’on est moins enclin à chasser les espèces amies que les espèces inconnues !
6)   Veillez bien à l’âge et à l’état émotionnel de la maman de votre futur chiot, ainsi qu’à la taille de la portée. On estime en effet qu’au-delà de 4 chiots, un autre chien adulte équilibré devrait venir en renfort de la chienne.  
7)   Si vous avez choisi un chien de race, faites attention que les parents de votre futur chiot soit dépisté pour les tares et maladies reconnues pour la race. C’est extrêmement important si vous ne voulez pas vous ruiner en frais vétérinaires et, surtout, voir souffrir cet être auquel vous allez vous attacher de manière si puissante. Je vous donne un exemple : ma race de cœur, le chien-loup de Saarloos, est touchée par la myélopathie dégénérative. Il existe actuellement un test génétique pour éviter de reproduire deux sujets porteurs (ou, encore pire, atteints par la maladie). Ce qui n’empêche pas certains éleveurs peu scrupuleux de continuer à propager la maladie. La myélopathie dégénérative a ceci de terrible qu’elle se déclare quand le chien vieillit : peu à peu, bien qu’il conserve toutes ses facultés mentales, il se paralyse. L’issue de la maladie, qui peut être d’évolution rapide, est l’euthanasie…
8)   Ne prenez jamais un chiot avant 8 semaines (c’est illégal de toute façon), et jamais après 3 mois (vous aurez plus de mal à la familiariser à votre mode de vie)
 
Le choix du chiot (Ian Dunbar) : On a longtemps pensé que le chiot qui venait spontanément, sautait et mordillait, ne devait pas être choisi car « dominant » ou « agressif ». Or rien n’est moins faux. Ce chiot présente un comportement normal, c’est lui qu’il faudrait choisir, et pas celui qui se cache et se terre…
 
Quelle race ?
 
La question est primordiale. Si vous optez pour un bâtard, renseignez-vous bien sur les caractéristiques de chacun des parents. Si vous optez pour un chien de race, demandez-vous si vous l’avez choisi pour des raisons esthétiques... Auquel cas vous risquez d’avoir des ennuis… Lorsqu’on opte pour un chien de race, il faut être bien certain que cette race, et au sein de cette race, cette lignée, va correspondre à mes attentes et mes capacités. Nombre de gens adoptent un jack russel sans se doute que cette petite bête est montée sur ressorts et a besoin de se dépenser physiquement et intellectuellement au-delà de ce que la plupart des propriétaires peuvent lui apporter.
 
L’une des races à la mode actuellement, c’est le border collie, de préférence d’une lignée de travail. Je vous assure que si vous optez pour un border de travail, qui a grandi dans une ferme auprès de parents gardiens de troupeau, vous risquez fort de vous en mordre les doigts. Etes-vous prêt à l’emmener travailler sur troupeau ? A lui faire faire un jogging quotidien ? A subir les éventuels « troubles » liés à la sélection des meilleurs individus pour le travail du troupeau ? Vous risquez d’être très malheureux, et votre chien avec vous. Surtout si vous habitez en ville et que votre border, comme nombre de borders, est plutôt sensible et réactif, et qu’il se lance sur toutes les voitures qu’il croise.
 
La question de la race rejoint d’ailleurs celle-ci :
 
 
Quelles sont mes motivations à prendre un chiot / un chien ?
 
1)   Je suis sportif et je veux un compagnon d’activités en plein air
2)   Je vis seul ou seule et je veux un gardien, un chien qui me protège et protège ma maison ou mon appartement
3)   J’ai des enfants et je souhaite un compagnon pour la vie de famille
4)   Je souhaite combler ma solitude
5)   Je veux un chien « miroir », qui (me) renvoie une image valorisée de moi-même
6)   Je veux offrir un chien à mes enfants
7)   Je n’ai jamais eu de chien mais j’ai toujours rêvé d’en avoir un, et je me sens prêt à franchir le cap
8)   Mon chien vient de mourir et je veux rapidement tourner la page, en choisissant un chien de la même race et du même sexe

Certaines de ces affirmations devraient vous alerter : ne prenez pas de chien, ou pas tout de suite, vous risquez de faire son malheur. Les autres affirmations doivent vous orienter sur la race qui vous conviendra. Faites-vous aider par un professionnel, il saura vous guider pour un choix optimal.
 
Mon budget ?
 
Un chien coûte cher. Entre l’achat du chiot, celui de la laisse, du collier, des accessoires pour enrichir son milieu de vie, sans compter les dépenses liées à l’alimentation, les frais vétérinaires, l’assurance éventuelle pour ces mêmes frais vétérinaires, la facture peut vite s’avérer salée. Frais de pension en été ou quand vous partez en vacances, ou choix d’un lieu de villégiature acceptant les chiens (attention aux plages interdites aux chiens en été, elles sont de plus en plus nombreuses), autant d’éléments à réfléchir avant … Adopter ou acheter un chien doit être un acte mûrement réfléchi, car il impactera vos quinze prochaines années
 
Le temps dont je dispose pour lui ? Mon mode de vie ?
 
L’arrivée de votre chiot  va vous changer la vie, et durablement ! Il va falloir accepter qu’il puisse mordiller, faire ses besoins partout, détruire une partie de votre habitation. Vous devrez faire patiemment son éducation, l’aider à grandir. Pour cela, vous devrez vous être documenté, avoir appris ce qu’est un chien, la manière dont il vit et perçoit le monde qui l’environne, avoir des connaissances sur ses besoins spécifiques, et être prêt à les combler. Dans tous les cas, vous devrez désormais prendre le temps de promener toutou 6 fois par jour, pour qu’il puisse faire ses besoins dehors. Et vous devrez prévoir au minimum une grande promenade quotidienne pour qu’il puisse se défouler selon ses envies et besoins. Si vous vous absentez 8 heures par jour pour le travail, si vous détestez vous promener, si vous passez vos week-ends à l’extérieur de chez vous, ou au travail, sans pouvoir consacrer du temps à votre chien, alors… ne prenez pas de chien !
 
Ville ou campagne ? Maison ou appartement ?
 
Un chiot élevé en rase campagne risque d’avoir des difficultés à s’adapter à l’environnement urbain. A l’inverse, un chiot qui a passé ses premières semaines en ville souffrira du manque de stimulations si vous habitez un tout petit village ou un lieu isolé.
 
Certains éleveurs exigent de leurs futurs adoptants qu’ils aient une maison avec jardin. Personnellement, je pense qu’un chien en appartement est parfois plus heureux qu’un chien en maison : il est forcément promené plusieurs fois par jour, partage des temps de détente et de complicité avec son maître, peut à loisir renifler les informations laissées par ses congénères plus tôt dans la journée. Un jardin ne suffit pas au bonheur d’un chien : un chien est un animal social, qui a besoin de se promener, d’exercer sa truffe, de rencontrer d’autres chiens, de voir des gens et des lieux divers.
 
Quelques éléments à savoir
 
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel du comportement : il vous aidera à faire grandir votre chiot de manière optimale. Parfois, certains futurs propriétaires m’appellent avant d’aller chercher leur chiot : j’aime beaucoup ces consultations, elles sont la meilleure garantie d’une cohabitation saine et heureuse.
 
Un chiot a besoin de mordiller : il faut penser à combler ses besoins masticatoires. Il découvre en effet le monde en le mettant dans sa bouche, c’est normal. L’inhibition de la morsure, un des auto-contrôles indispensables, s’apprend par morsure réciproque entre chiots : il vous faudra donc impérativement fréquenter une école pour chiots, mais une bonne école pour chiots, où le plus important réside dans les lâchers collectifs, que les chiots puissent jouer, interagir, communiquer, s’ajuster.
 
Avant ses trois mois, il devra avoir vu au minimum une centaine de personnes différentes, et une quinzaine d’enfants. Ces rencontres doivent bien sûr être positives pour le chiot. Organisez des soirées avec des amis, des goûters avec des enfants calmes, faites venir vos voisins, vos proches, et habituez votre chiot à voir des humains de toutes tailles, très différents, âgés, jeunes, hommes, femmes, etc.
 
N’oubliez pas que l’une des sources principales de problèmes de comportement, c’est l’ennui et l’inactivité. Votre chiot (votre chien) a besoin de s’occuper, physiquement et mentalement, il a besoin de passer du temps avec vous, voire de « travailler » (éducation, sport, disciplines cynophiles, etc).
 
Et voilà, vous êtes maintenant presque prêt pour le grand saut : votre chiot va venir rejoindre votre foyer. Que votre route commune soit longue et semée de nombreuses petites (et grandes) pépites de bonheur !