Faire du sport avec son chien
Envie de bouger avec votre chien ?
De vous dépenser tout en vous amusant ? Du canicross au ski joëring, de
nombreuses activités « nature » s’offrent à vous. Petit décryptage
pour vous aider à faire votre choix...
Les différentes disciplines
Une petite dizaine de disciplines existent actuellement sur le
« marché » des sports canins. Certaines sont anciennes, les autres
beaucoup plus récentes. Toutes, ou presque, ont une version
« loisir » et une version « compétition ». Canirando,
canicross, bike ou ski joëring, trottinette, mushing : sous ces appellations « techniques »
se cachent des sports tout-terrain ludiques, ouverts aux amateurs de grand air.
Chacun optera pour celui qui convient à sa condition physique et à celle de son
chien. Le matériel
Il varie évidemment selon les disciplines. On retrouve néanmoins quelques
dénominateurs communs : le chien, équipé d’un harnais adapté, est placé
devant son conducteur, relié à lui par une longe élastique renforcée d’un
amortisseur. Ainsi, le (ou les) chien(s) tracte(nt) l’être humain, lui
permettant de gagner en vitesse ou de se déplacer quand les conditions météo
rendent la plupart des excursions impossibles. Tous ces passe-temps, sans
exception, vous permettront de vous évader, de vous aérer, de garder la forme
et de renforcer le lien qui vous unit à votre compagnon.
Selon les saisons
En hiver.
Le mushing et le ski joëring sont des disciplines hivernales, les plus anciennes, celles aussi dont découlent toutes les autres. Les mushers possèdent généralement des cheptels de chiens, souvent des nordiques, et considèrent l’attelage comme une véritable philosophie de vie. En revanche, pas besoin de meute pour s’adonner au ski joëring : un ou deux chiens suffisent. Dans les pays scandinaves, berceau du « skijo », il est d’usage depuis des millénaires de se déplacer à ski attelé à un cheval... ou à un chien, avatar plus récent mais tout aussi efficace.
Toute l’année.
Le canicross, lui, ne connaît pas les saisons. On peut ainsi le pratiquer quasiment toute l’année. Certaines compétitions sont d’ailleurs organisées en hiver en montagne, sur neige et sur verglas. Il en va de même pour le canirando*: peu importent les conditions météorologiques, si le tapis neigeux est trop abondant, les plus courageux chausseront leurs raquettes pour la balade.
Enfin, la trottinette, le bike joëring**, l’attelage hors neige (kart), voire le roller feront la joie des amoureux de plein air du printemps à l’automne. Il va de soi qu’avant de s’élancer sur les chemins et sentiers, on aura pris soin de se familiariser avec le véhicule choisi : on évitera ainsi le bike joëring si on ne se sent pas à l’aise sur un VTT... Car les vitesses atteintes par les sportifs grâce au chien sont parfois très impressionnantes, tout comme les éventuelles chutes !
Quel chien pour quelle discipline ?
Pour le canirando, n’importe quel chien, de n’importe quelle race, fait l’affaire ! Pas besoin de compétences spécifiques pour randonner le dimanche en famille et découvrir de nouveaux paysages. Une ceinture, une longe et un harnais, et en avant l’aventure !
Dans le monde du canicross, du ski joëring ou du bike joëring en revanche, les compétiteurs les plus acharnés privilégient les braques, parfois les setters, et certaines « races » créées spécifiquement pour le travail***, comme les greysters (croisements de braques et de lévriers greyhound) ou les alaskans (nés en Alsaka autour de critères de performance). Néanmoins, tous les chiens sont représentés sur les parcours ou dans les associations, du berger allemand au beagle, du petit bâtard au jack russell ou à l’american staffordshire.
Les mushers, eux, optent traditionnellement pour des races
nordiques, huskies, malamutes, samoyèdes ou groenlandais, même si les braques,
les greysters, et surtout les alaskans les remplacent avantageusement en
attelage. Bien que l’alaskan soit
actuellement très fréquent dans les compétitions d’attelage à travers le
monde, certaines fédérations exigent encore de leurs membres qu’ils optent pour
une des quatre races nordiques reconnues par la Fédération cynologique
internationale (FCI)****.
La santé
du chien sportif
Quel que soit votre chien, et quelle que
soit la discipline qui vous intéresse, un bilan vétérinaire préalable s’impose
- cœur, poumons, hanches, coudes doivent notamment être contrôlés. Certaines
morphologies canines étant moins adaptées que d’autres aux
efforts soutenus, on veillera à respecter les aptitudes physiologiques de
son compagnon à quatre pattes. On conseille également d’attendre que le chien
ait fini sa croissance avant de l’atteler, ce qui n’empêche pas de lui
apprendre les ordres de base au cours des promenades (droite, gauche, stop,
etc). Et pour sortir en compétition, il devra être âgé au minimum de 12 mois
voire, selon la discipline, de 18 mois.
En période d’entraînement et de compétition,
une nourriture adaptée est recommandée, ainsi que des soins spécifiques comme
l’entretien des coussinets. On veillera aussi à la bonne hydratation du chien
avant, durant et après l’effort et on évitera de partir courir ou pédaler
lorsque les températures sont trop élevées*****.
Tous ces conseils sont bien évidemment valables pour un simple
« loisir » de week-end. Car n’oublions pas que « qui veut
voyager loin ménage sa monture »******.
Marie Perrin
Zoom sur l’Alaska
L’Iditarod Trail Sled Dog Race, mythique course hivernale, met chaque année depuis 1973 l’Alaska sous les feux de la rampe. Les attelages parcourent le territoire d’ouest en est sur 1800 kilomètres, reliant Anchorage à Nome en 8 ou 9 jours pour les plus performants. L’attelage en Alaska a une longue tradition : les aventuriers de la ruée vers l’or, les explorateurs et les mineurs du XIXe siècle utilisaient déjà des chiens pour leurs déplacements.
Le plus grand Etat américain
Terre rugueuse et démesurée au
climat rigoureux, l’Alaska fascine les êtres épris de solitude et de grands
espaces vierges. Cet Etat américain, le plus étendu, bordé par l’océan Arctique
au nord et la mer de Béring et l’océan Pacifique au sud, était jadis peuplé d’Inuits,
d’Amérindiens et d’Aléoutes, mais le mode de vie traditionnel des autochtones
a, ici comme ailleurs, été profondément bouleversé.
Une flore et une faune remarquables
L’Alaska abrite les plus grands parcs nationaux
américains : montagnes, toundra, forêt tempérée humide, forêt boréale ou
taïga se succèdent. Autant de paysages grandioses, faits de fjords, de volcans
(en activité), de glaciers et de lacs, refuges d’une faune riche et variée.
Ours blancs, grizzlys, élans, wapitis, phoques et saumons attirent ainsi nombre
de touristes, en quête d’aventure et de sensations fortes.
Histoire et
légendes
Découvrir l’Alaska, c’est aussi tourner les pages d’un
livre d’histoire ou d’un récit de Jack London, entendre résonner le fracas de
la ruée vers l’or du Klondike ou les charivaris des baleiniers britanniques et
russes, se sentir devenir trappeur lorsque soudain, brisant le silence de la
nuit polaire, s’élève le hurlement d’une meute de loups. C’est mettre ses pas
dans ceux de Nicolas Vanier et rêver de se perdre dans l’immensité
d’« Into the Wild ».
* A souligner : il n’existe pas de compétition de canirando. Cette
discipline n’existe que sous sa forme « loisir ».
** Certaines personnes remplacent les skis par des patinettes (ou snowbles), qui
sont des skis de petites tailles.
*** Ces « races » ne sont pas reconnues par la Fédération
cynologique internationale et la sélection ne s’effectue pas sur des
caractéristiques morphologiques mais sur l’aptitude au travail. Il n’y a donc
pas de standard pour ces races, seules importent les capacités de travail, de
vitesse et d’endurance.
**** Ainsi, en France, la Fédération française de pulka et traîneau à chiens –
FFPTC.
***** Toutes les fédérations n’ont pas la même température de référence. Pour
simplifier, on peut dire qu’au-delà de 20°Celsius, mieux vaut remettre la
sortie à plus tard.
****** Jean Racine, in Les Plaideurs
Crédit photos : Marie Perrin et Empreinte 67
Crédit photos : Marie Perrin et Empreinte 67
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire