Aller
chez le vétérinaire : pas toujours agréable certes, mais pourtant
incontournable. Alors comment faire si pour Médor, cela s’apparente à un chemin
de croix ?
Anticiper
Dans
le monde idéal des comportementalistes canins, la visite chez le vétérinaire serait
anticipée par l’éleveur, qui emmènerait ses petits bouts voir le monsieur ou la
dame en blouse blanche avant les primo-vaccinations. Et ce, évidemment, afin d’éviter
que la toute première consultation (parfois même associée au premier trajet en
voiture), ne soit synonyme de peur, de contrainte et de douleur. Comme j’entends
déjà hurler les hygiénistes et les phobiques sanitaires, j’ajoute
que je parle dans l’idéal des idéaux, dans un monde parfait où tout serait
pensé uniquement dans le but d’éviter des troubles comportementaux ou des
phobies.
Dans
le monde idéal des comportementalistes toujours, les propriétaires
poursuivraient ce travail de familiarisation : une fois par semaine, une
fois tous les dix jours, ils rendraient visite à leur vétérinaire juste comme
ça, pour faire un petit tour, donner des friandises au chiot, lui faire
rencontrer et apprécier le praticien et ses assistants, le mettre sur la
balance. Le clicker, petit outil magique, permet aussi de conditionner le chien
aux actes médicaux les plus courants afin que le jour J, le vétérinaire puisse
travailler en pleine collaboration avec l’animal, sans le stresser ni le
traumatiser.
Si
le chiot ou le chien réagit
Certains
chiens, en prenant de l’âge, tolèrent de plus en plus
difficilement les manipulations. Surtout lorsqu’elles sont intrusives et engendrent
de la douleur – par exemple les vaccins. Nul besoin qu’il s’agisse de
douleurs aigues pour que l’animal en garde un mauvais souvenir. L’association
faite, l’apprentissage peut être durable. D’autant que certains individus ont
un seuil de tolérance plus faible à la douleur et que le stress des autres
animaux, dans la salle d’attente, peut « contaminer » jusqu’au chien
le plus calme.
On veillera toujours à bien promener l’animal avant, et après le
rendez-vous chez le vétérinaire. L’on n’hésitera pas à repartir détendre l’animal
en extérieur si l’on voit que l’attente risque de se prolonger (il est toujours
possible de s’entendre avec les secrétaires ou avec les ASV). Enfin, en cas de
susceptibilité et de réactivité aux manipulations, l’on pourra tenter de
désensibiliser l’animal progressivement, par des séances de « papouillo-thérapie »,
toujours associées à des moments de calme et de plaisir pour l’animal. Pas à
pas, sans forcer, sans brusquer. Là encore, le travail au clicker peut faire
des miracles.
Si
le chiot ou le chien a été traumatisé
Si
votre chien freine des quatre pattes en arrivant devant la porte d’entrée du
praticien, c’est peut-être qu’il a été traumatisé. Soit par une douleur, soit
par une mauvaise action du vétérinaire – une approche trop brutale, une
manipulation trop brusque – soit par la panique d’un congénère (cris, odeurs de
glandes anales, notamment). Dans ce cas, n’hésitez pas à changer de cabinet et
de vétérinaire. Prenez le temps de faire le tour des différents cabinets, afin
de voir dans lequel votre chien se sent le plus à l’aise. Cela vaut aussi en
anticipation : vous pouvez chercher le vétérinaire le plus adapté à votre
chiot (ou chien), et à vous. Evitez les vétérinaires qui veulent à tout prix
mettre votre chien sur la table d’examen. Bien sûr, c’est moins confortable
pour eux par terre, mais si votre chien est angoissé, il sera nettement mieux sur
le sol qu’en hauteur.
Puis reprenez tout depuis le début : emmenez votre chien
toutes les semaines chez le vétérinaire, d’abord dans la salle d’attente, puis
dans le cabinet, mais sans acte médical. Juste comme ça. Voyez avec votre
vétérinaire pour qu’il lui donne quelques friandises, qu’il s’asseye avec vous
dans la salle d’attente, pour discuter avec vous et nouer le contact avec votre chien. Prenez un
café, détendez-vous, puis repartez. Faites-en un non-événement. Pour les initiés, sortez votre clicker et amusez-vous à la maison à jouer au «docteur des chiens». Et peu à peu,
peut-être, Médor se détendra-t-il au point d’envisager sa prochaine visite chez
le vétérinaire comme une promenade de santé ! Enfin, si c’est possible,
tentez d’opter pour un cabinet qui assure une permanence de nuit et de week-end :
c’est en effet infiniment plus confortable, en cas d’urgence, d’avoir affaire à son
vétérinaire habituel !
Marie Perrin
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