Chez le chien, de nombreux troubles comportementaux
trouvent leur origine dans ce que les spécialistes appellent
l’«hyperattachement. Mais qui dit «hyperattachement»
dit aussi, en filigrane, «attachement». Quel est ce lien vital et
instinctif, qui, bien qu’essentiel, doit absolument être brisé pour que, de la
chrysalide « chiot », puisse émerger un chien adulte, épanoui et
équilibré ?
L’importance
de l’attachement dans le développement de l’être humain a été mise en évidence
par John Bowlby, suite aux travaux de Winnicott, Lorenz et Harlow. Sans
attachement, l’individu n’est pas capable de se construire et de se socialiser.
Cet attachement est également une fonction physiologique vitale chez le chien,
un instinct prédéterminé, indépendant de tout apprentissage. Il est une assise
indispensable à son développement.
«On ne naît pas chien, on le
devient»...
Grâce à l’attachement, le chiot va s’identifier
comme membre de l’espèce canine. Car, pour paraphraser Simone de Beauvoir,
« on ne naît pas chien, on le devient ». Se comporter comme un chien
n’est pas un savoir inné : le chiot doit en faire l’apprentissage, auprès de sa
mère, d’autres adultes, de ses frères et sœurs. Il acquiert ainsi les codes en
vigueur dans son espèce, apprend à communiquer, à s’inhiber, à s’insérer dans
un groupe de canidés.
La double imprégnation...
Mais l’une des caractéristiques (passionnantes) du
chien, c’est sa capacité de double imprégnation : à son espèce d’abord –
ce qu’on appelle socialisation, ou imprégnation intra spécifique -, puis aux
espèces amies et, surtout, à l’être humain – il s’agit de la familiarisation,
ou imprégnation interspécifique. L’être humain, pour le chien, constitue une
espèce à part, à laquelle il s’attache tout particulièrement, nouant avec elle
une relation extrêmement privilégiée.
Car, au cours de ses centaines de milliers
d’années de proximité avec l’être humain, le chien a littéralement
« appris » notre espèce : il sait d’ailleurs nous décrypter, nous
comprendre et anticiper nos réactions, bien mieux et bien plus qu’à l’inverse.
Certaines études ont démontré qu’un chien qui sollicite un humain pour jouer
tourne légèrement la patte vers le côté, aussi loin que le lui permet sa
morphologie, de la même façon que nous tournons notre main, paume vers le haut.
Evidemment, il ne le fait pas lorsqu’il appelle un autre chien au jeu !
Et, bien plus étonnant, les chiens, lorsqu’ils nous font face, dirigent leur
regard vers le côté de notre visage qui exprime nos émotions (comme nous
la faisons nous-mêmes lorsque nous regardons un de nos semblables). Or ils ne
le font jamais lorsqu’ils regardent un autre chien, ou un autre animal...
Puis
vient le détachement...
Pour que le chiot puisse devenir un adulte
équilibré, il est indispensable, à un moment, que la mère rompe le lien
exclusif qui le lie à elle. C’est ce qu’on appelle le
« détachement ». La mère le fait tout naturellement : cette
distanciation concerne tous les postes de la vie commune – jeux, interactions,
contacts, couchage. Le chiot reporte alors son attachement sur les autres
membres du groupe, avec lesquels il doit désormais
« parler chien » (postures de soumission, d’apaisement, etc).
Il est indispensable que les maîtres agissent de
même avec leur chiot : inévitablement, en arrivant chez ses nouveaux
humains, le chiot va nouer un lien privilégié avec l’un d’entre eux. Mais cette
relation quasi fusionnelle ne doit pas perdurer : le maître doit aider son jeune chien à
grandir, à devenir autonome. S’il ne le fait pas, vont s’installer des troubles
du comportement, parfois graves.
Sans
détachement, l’hyperattachement guette...
En effet, si le processus de détachement n’a pas
été mis en place, le chien va souffrir d’« hyperattachement » :
il ne supportera pas d’être éloigné de son humain et endurera le martyre
lorsqu’il se retrouvera soudain seul. N’oublions pas que, dans la nature, un
individu juvénile n’a aucune chance de survivre s’il n’est pas pris en charge
par un adulte, ou par un groupe d’adultes. Un chien maintenu dans un état de
dépendance affective sera véritablement désemparé, terrifié d’être
« abandonné », même quelques heures. Certains pleureront, aboieront,
d’autres mettront l’appartement ou la maison à sac, d’autres enfin se videront
de stress.
Par conséquent, même s’il nous en coûte (qui n’a
pas eu envie de garder son chien bébé le plus longtemps possible ?), le
chiot doit devenir un adulte, mature et stable. Et c’est à nous, maîtres,
qu’incombe la réussite de cette étape ô combien primordiale.
Bonjour, j'ai trouvé votre article très intéressant, je savais la plus part de ces choses mais depuis 9 ans que j'ai mon chien il est toujours bon de remettre les info a jour. En fait j'aimerai beaucoup un avis/conseil de votre part et c'est pourquoi je chercher des renseignement sur le changement de comportement du chien.
RépondreSupprimerMon chien aura 9 ans en Déc, nous l'avons eu très jeune, trop jeune, on nous la donner à 5 semaines, il a été le premier à partir de la portée. C'est un chien adorable que nous aimons très fort, j'avais 18 ans quand il arrivé et a l'époque il passer beaucoup de temps avec moi, depuis il est devenue très attaché même dépendant affectivement de moi, mais c'est de pire en pire et cela c'est encore accentué depuis quelques semaines. Il à toujours vécue avec moi, ma mère et mon frère mais je suis sa maîtresse, sa dominante, je le nourris, le sort, le lave et l'éduc, le caline beaucoup aussi. L'an derneir je suis partie 6 mois et j'ai du le laisser à ma mère, je dois repartir 5 mois pour le travail et je m'inquiète un peu car son comportement a beaucoup changé ces dernier temps, il est beaucoup plus anxieux, il lui arrive de faire à la maison, ( 2/3 fois) mais c'est une chose très rare car il été extremement propre, il refuse de sortir seul, ou à contre coeur (nous vivons en maison depuis 3 ans avant en appart durant 6 ans). L'autre jour après qu'il est fait pipi devant moi dans le salon, il ma grogner après alors que j'allais le disputer, je l'ai pris par la peau du cou pour le faire sortir et il a grogner, chose qui n'était arrivé que 2 fois dans son tout jeune age ou il tentait d'asseoir sa domination sur moi et plus jamais depuis. Il a toujours été proche de moi et j'ai conscience qeu sa séparation prématuré avec sa mère a du joué grandement, je me dit que mon comportement avec lui a dut aussi être trop protecteur. Bref je m'inquiète un peu de ce changement si soudain de comportement et je voudrais savoir si vous avez un avis ou si cela pourrait être du à l'âge, à une maladie ou à l'anxiété de me sentir repartir? Merci d'avance