DINOS, ou Dog in Need of Space : l’acronyme, créé par l’Américaine Jessica Dolce, désigne un chien qui ne supporte pas l’intrusion d’« indésirables », congénères ou humains, dans sa « bulle ». Décryptage.
Le terme DINOS, qui pourrait être traduit par « chien ayant besoin d’espace », renvoie à des chiens qui, pour une raison ou pour une autre, ont beaucoup de mal à tolérer que l’on s’approche trop près, ou trop vite d’eux. Rappelons tout d’abord que chaque chien possède une distance critique, une zone dont le périmètre varie d’un individu à l’autre, varie aussi selon les circonstances et selon l’état émotionnel de l’animal.
En cela, les DINOS sont semblables à tous les autres chiens, le « besoin d’espace » étant fondamental (et ce, d’ailleurs, que l’on soit un chien ou un humain). La différence entre les DINOS et les autres, comme le rappelle Jessica Dolce, c’est que les DINOS ont besoin d’encore plus d’espace. Et qu’ils ne parviennent pas à s’adapter en cas de non-respect de cet impératif.
En cela, les DINOS sont semblables à tous les autres chiens, le « besoin d’espace » étant fondamental (et ce, d’ailleurs, que l’on soit un chien ou un humain). La différence entre les DINOS et les autres, comme le rappelle Jessica Dolce, c’est que les DINOS ont besoin d’encore plus d’espace. Et qu’ils ne parviennent pas à s’adapter en cas de non-respect de cet impératif.
Pour mieux comprendre ce qu’est la distance critique, prenons l’exemple de la salle d’attente d’un médecin. Certaines personnes vont s’asseoir juste à côté d’un autre patient, tandis que d’autres personnes laisseront une chaise, voire deux chaises entre elles et leur voisin. D’autres encore, en cas de proximité trop grande, se sentiront même défaillir : leur rythme cardiaque va s’accélérer, leur poitrine s’oppresser, leur souffle se raccourcir. Normalement, cette intolérance ne concerne que les étrangers, ou les individus hors cercle intime. Néanmoins, certaines personnes auront les mêmes difficultés avec leurs amis, voire leurs proches. Tout comme les DINOS. Certains DINOS pourront ainsi avoir des réactions jugées disproportionnées même avec leurs maîtres, ou leur entourage.
Comment réagit un DINOS ?
Un DINOS réagit de la même façon qu’un chien confronté à une situation anxiogène. Rappelons qu’en cas de peur, un chien a trois possibilités : se figer, faire front ou fuir. Le chien DINOS va réagit à l’insupportable contrainte de la même manière : il va tenter de se soustraire, de rétablir l’équilibre en s’en allant mais, en cas d’échec, ou s’il est entravé, il passera peut-être à l’attaque.
Pourquoi un chien est-il un DINOS ?
Parmi les causes de ce trouble que l’on pourrait qualifier de « phobique », Jessica Dolce cite des raisons organiques - médicales comme une maladie, une blessure, une opération, ou liées à l’âge, avec des douleurs arthrosiques ou une cécité. Mais aussi comportementales comme une mauvaise gestion émotionnelle, une grande réactivité, l’anxiété, la peur ou une intolérance aux autres – animaux, congénères, humains.
Certains chiens sont devenus des DINOS parce qu’ils ont été mal socialisés (à leur espèce), ou peu familiarisés (aux autres espèces), qu’ils ont fait de mauvaises rencontres ou vécu des expériences qui les ont fragilisés, ou qu’ils ont été victimes d’abus et de violences. Certaines races sont également plus exposées que d’autres - pourrait-on postuler que les chiens-loups de Saarloos sont tous des DINOS en puissance ?
Autant de raisons qui doivent impérativement être repérées par les propriétaires, puis prises en compte dans la vie de tous les jours. Les DINOS ont besoin d’être appréhendés avec plus de tact que les autres chiens. Ils ont aussi besoin qu’on fasse attention à eux, qu’on anticipe leurs réactions et qu’on les gère avec plus de délicatesse.
Le repérer, le prendre en charge, vivre avec lui...
L’on peut évidemment tenter de travailler sur la distance critique du chien DINOS, de réduire peu à peu sa bulle de confort par des exercices progressifs, en renforcement positif. Un travail de longue haleine visant à rendre le DINOS moins réactif, plus tolérant. Mais le plus simple finalement, n’est-ce pas de prendre acte de la personnalité du chien, et de faire en sorte de ne pas le mettre dans l’embarras ? De veiller au comportement des gens croisés dans la rue, ou qui viennent en visite ?
Cela peut passer par des aménagements tout simples : le DINOS aura besoin de son petit coin à lui, où personne ne viendra l’embêter, où il pourra se retirer en toute quiétude. Il aura aussi besoin qu’en promenade, son maître veille à ce que personne ne l’aborde sans crier gare, et qu’une distance minimale entre lui et les autres lui soit toujours garantie. Enfin, un chien DINOS pourra tout à fait interagir avec des congénères, mais il lui faudra plus de temps pour entrer en contact, pour se sentir en confiance. Les DINOS ont globalement besoin qu’on supervise mieux les présentations.
Certains sites proposent aujourd’hui des accessoires dédiés aux DINOS, comme des tee-shirts, des laisses, des rubans. Une communauté et une page Facebook ont même été créées pour ces chiens un peu particuliers, qui viennent peut-être nous rappeler que les chiens ne sont pas des peluches mais des êtres vivants envers lesquels nous, humains, avons des devoirs. Et notamment celui de respecter leurs émotions, leurs sentiments, leur personnalité. Et d’agir avec eux d’une manière éthologiquement et « caninement » convenable.
Marie Perrin
Pour en savoir plus : http://dogsinneedofspace.com/